Brèves de l'ASEAN 6 septembre 2024
Actualités du Cambodge (semaine 36). Baisse du prix du pétrole, deuxième producteur mondial de noix de cajou, assainissement d'eau en zone rurale.
Électrification ? Au prix du pétrole ?
Bien que le Cambodge vise la neutralité carbone d’ici 2050, le ministère du Commerce a annoncé le nouveau prix de l’essence pour les 10 premiers jours du mois de septembre : 4 000 riels/l (0,99 USD), une baisse de 150 riels soit le prix le plus bas en deux ans. Même chose pour le diesel, dont le prix passe de 3 950 riels à 3 850 (0,95 USD). Cette baisse des prix pourrait s’expliquer en partie par une hausse des subventions, de 0,065 USD/l depuis le début de cette année, contre 0,045 l’année dernière. Mais cette baisse reflète aussi l’évolution des cours du pétrole brut (WTI) qui passe de 72,2 USD le baril fin août, à 69,2 USD début septembre. Avec une subvention maintenue à ce niveau, on pourrait alors s’interroger sur la volonté du Royaume de s’investir davantage dans l’électrification des transports. En effet, la semaine dernière, le ministère des Mines et de l’Énergie annonçait son plan d’installation de 2 000 bornes électriques d’ici 2030, ainsi que l’électrification de 70 % des deux-roues et de 40 % des camions, bus et voitures. En attendant que les utilisateurs s’équipent, le moteur thermique a sans doute encore de beaux jours devant lui.
Le Cambodge, deuxième producteur mondial de noix de cajou
Selon l'Association cambodgienne de la noix de cajou (CAC), le Cambodge a dépassé l’Inde pour devenir le deuxième producteur mondial de noix de cajou… brutes. De fait, au cours des sept premiers mois de 2024, la production a atteint 830 000 t. La Côte d’Ivoire consolide sa place de 1er producteur mondial, avec environ 1 Mt chaque année. Selon l’Association, le Cambodge a exporté 780 000 t de noix de cajou brute vers le Vietnam (+36,7 %), pour une valeur d’un peu plus de 1 Md USD (+28,1 %). Cela montre que la transformation reste sous-développée au Cambodge, à l’image du reste de l’industrie agroalimentaire. La CAC indique que cette filière agricole aurait besoin d’environ 329 M USD d’investissement pour améliorer des structures de production qui restent largement artisanales. Ces investissements correspondent, en fait, à la mise en œuvre de la « Politique nationale de la noix de cajou, 2022-2027 ». Pour mémoire, dans le cadre de cette politique, le gouvernement souhaite que 25 % des noix de cajou soient transformés au Cambodge d'ici 2027 (et 50 % d'ici 2032). Actuellement, avec 42 usines de transformation, c’est moins de 10 %.
Soutien de la BAsD à l’accès en eau et l’assainissement en zone rurale
La Banque Asiatique de développement (BAsD) a approuvé 93,6 M USD de prêts et de subventions pour renforcer les installations d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène en milieu rural. Ce projet bénéficiera à 88 000 ménages, répartis dans neuf provinces du Cambodge (Banteay Meanchey, Battambang, Kampong Speu, Kampot, Kratie, Oddar Meanchey, Pailin, Preah Vihear et Stung Treng). Il appuiera la participation du secteur privé, la capacité du gouvernement et la coordination interministérielle dans ce secteur de développement. Le projet sera mis en œuvre par le ministère du Développement rural (MDR), en lien avec la BAsD. En 2022, selon le MDR, l’accès à l’eau potable ne concernait que 29 % des ménages, et même 20 % dans les zones rurales. Et l’accès à l’assainissement était de 37 % à l’échelle nationale et de 34 % dans les zones rurales. Il est à mentionner que l’Agence Française de Développement est très présente dans le secteur de l’eau potable au Cambodge, en particulier pour son appui à la régie des eaux de Phnom Penh (avec le financement de la construction d’une usine de potabilisation de l’eau qui produit déjà près de 400 000 m3/jour et près de 600 000 m3/jour d’ici fin 2027).
Source: Brèves de l'ASEAN.