Brèves de l'ASEAN 25 octobre 2024

Actualités du Cambodge (semaine 43). Un visa pour tous, la présence économique malaisienne, soutenir l'économie : à quel prix ?

 

Un visa pour tous et tous pour un visa 

De janvier à août 2024, le Cambodge a accueilli 3,5 millions de touristes, soit le même nombre de touristes pour la même période l’année précédente. Ce n’est donc pas en 2024 que les chiffres du tourisme retrouveront leur niveau prépandémique. C’est aussi le cas pour le reste de l’ASEAN, qui a accueilli 77 millions de touristes pour la même période contre 92 millions en 2019. Comme pour le Cambodge, ces résultats s’expliquent surtout par une baisse considérable des touristes chinois (32 millions en 2019 contre environ la moitié en 2024). Pour l’heure, les pays de l’ASEAN doivent se contenter d’un tourisme plus régional et moins rémunérateur. Au Cambodge, cela s’est traduit par l’arrivée de 1,2 million de touristes thaïlandais en 2023. Du coup, le Cambodge s’est montré sensible à l’initiative thaïlandaise – la Thaïlande est la première destination touristique de l’ASEAN – visant à la possible création d’un visa touristique unique pour 6 pays de la région (Brunei, Cambodge, Laos, Malaisie, Thaïlande et Vietnam). 

 
 

La présence économique malaisienne au Cambodge 

En tant que membres de l’ASEAN, la Malaisie et le Cambodge sont des partenaires très proches. En 2023, la Malaisie représentait 2,5 % des IDE au Cambodge, soit environ 100 M USD ; une somme modeste. La même année, les échanges commerciaux bilatéraux s’élevaient à 635 M USD (dont 527 M USD d’importations cambodgiennes). Ces chiffres restent aussi modestes, comparés à d’autres partenaires de l’ASEAN (Singapour, Thaïlande ou Vietnam). La présence malaisienne n’est pour autant pas négligeable et se développe même. Ainsi, la présence malaisienne est très forte dans le bancaire puisque cinq établissements y sont présents (Maybank, Public Bank, CIMB Bank PLC, RHB Indo China et Hong Leong), à l’image de leur forte présence régionale. Elles représentent 9,2 % du marché bancaire pour 7 Md USD d’actifs ; ou encore, dans le secteur des télécommunications, l’entreprise GTC (filiale du malaisien RTB group) a obtenu 19,97 M USD de financement de l’EXIM Bank (Malaysia) pour installer 400 tours de tours de télécommunications au Cambodge. 

 

Soutenir l’économie, mais à quel prix ? 

L’économie cambodgienne affronte une situation économique défavorable, ses plus grands partenaires économiques étant affectés par la guerre en Ukraine et le conflit israélo-palestinien (Etats-Unis et Europe) ou une crise financière et immobilière sans précédent (Chine). Pour soulager les secteurs touchés, le gouvernement multiplie les réductions d’impôts. Dans le transport aérien, avec une baisse de 4 % pour les compagnies étrangères. Dans le bâtiment, avec une baisse de la fiscalité immobilière (enregistrement, taxe foncière, plus-values…). Dans l’agriculture, avec une réduction des prix de l’électricité pour les silos et moulins à riz. Dans le tourisme, avec une exemption d’impôts (hors TVA) sur toutes les activités à Siem Reap. Dans cette logique, les entreprises endettées peuvent maintenant payer leur dette à tempérament, sur 3 ans et sans intérêt la première année. Cette politique de soutien finit par déséquilibrer le budget, les recettes fiscales étant en baisse de 15 % en 2024. A long terme, ce n’est pas tenable, même si l’endettement extérieur du Cambodge est faible (< 27 % du PIB). 

 
 

Source: Brèves de l'ASEAN

 
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